«Partir, c’est quitter son cocon, ouvrir ses ailes et s’envoler. C’est s’apercevoir qu’on n’est pas les seuls sur la planète, qu’on ne sait pas tout comme on le pensait. On devient plus humble, plus tolérant, un peu plus intelligent»
P.Fillit

Lorsque que j’ai appris que j’allais passer une semaine à Djibouti, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Ayant eu la chance de beaucoup voyager, je n’avais cependant jamais eu l’occasion d’aller en Afrique Noire.
Pour me faire une petite idée, j’ai fait appel à notre meilleur ami : Google.

Et là, j’ai été un peu surprise. En cliquant sur “images”, des dizaines et des dizaines de photos de militaires en tenue.
Je me suis donc demandée si Djibouti était un pays sous tensions, et j’ai fait quelques recherches sur l’histoire du pays.

Histoire de Djibouti

Djibouti est un petit pays d’Afrique, entouré de l’Erythrée de l’Ethiopie et de la Somalie. Il y a très longtemps maintenant, Djibouti, “le pays des braves”, faisait partie de l’Éthiopie.

Or, le roi d’Ethiopie, Ménélik,  qui était en guerre avec l’Italie, dans le cadre d’une stratégie d’éloignement, légua Djibouti aux Français. Les forces italiennes étaient donc obligées de contourner Djibouti, ce qui leur rendait la tâche encore plus difficile pour atteindre l’Ethiopie.
Djibouti a donc par la suite longtemps été une colonie française (de 1862, à 1977, où elle devient indépendante).

Mais au début des années 90, le pays a connu de nombreux conflits et il décline.

Ismaïl Omar Guelleh (dit IOG) est le président de Djibouti et ce depuis 1999. Sa façon de gouverner est très contestée, et il lui est reproché de s’enrichir alors que son pays souffre. Il s’est rapproché de la Chine qui y investit de plus en plus d’argent (dans l’objectif d’avoir une présence militaire solide et une position géopolitique stratégique) alors que plus de 4000 militaires américains se sont vus demander de partir.

Que voir à Djibouti ?

Passons à un sujet plus sympa : les sites à absolument à voir à Djibouti.

  • Tadjourah

Paysages montagneux, palmiers et fonds marins riches sont les éléments qui composent le magnifique tableau de Tadjourah. Sur le bord de la route, on peut aussi voir des dromadaires se promener en toute liberté et des bergers promener leurs chèvres paisiblement.

À environ 3h30 de voiture de Djibouti, Tadjourah est accessible par la route de l’Unité mais également par bateau. Aucun bus ne fait le trajet, il faut donc avoir son propre moyen de locomotion et le mieux est un 4×4 car les routes peuvent être abîmées.

Nous avons passé une nuit dans une paillote sur la plage de Sables Blancs, espace naturel conservé où nous avons pu voir des aigles magnifiques, des daumas et des poissons exotiques qui sont loin d’être farouches.

 

Dromadaire sur la plage de Sables Blancs

 

  • Les Lac Assal et Abbé

Le lac Assal, situé à 157m en dessous du niveau de la mer, est le troisième point le plus bas de la planète.

Le Lac Assal

Ce sont plusieurs éléments atypiques réunis qui font du Lac Assal un endroit extraordinaire :

– Les paysages pour y arriver.

Pour atteindre le Lac Assal, il faut passer par une sorte de fjord à l’extrémité du Golfe de Tadjourah appelé “Le chaudron du diable”, et passer ensuite par un col lunaire et volcanique. La couleur de l’eau de la mer, bleu turquoise, contraste avec les roches couleur cobalt.

– Sa couleur.

Le Lac Assal est d’un blanc immaculé. Tellement blanc que l’admirer sans lunettes de soleil est dangereux. Lorsque les nuages surplombent le lac, celui-ci semble devenir bleu gris. Certains touristes se baignent dans l’eau salée.

– Son bruit.

L’eau très riche en sel se transforme en croûte cristalline et marcher dessus permet d’écouter le sel craquer sous les pas (petit conseil : mettre de grosses chaussures).

Le sel est exploité par ceux qui font l’échange en Éthiopie contre diverses marchandises (et particulièrement contre du kat, drogue locale très répandue).

 

Jeunes vendeurs au Lac Assal

 

Le Lac Abbe, lunaire, entre l’Ethiopie et Djibouti

Au Sud-Ouest de Djibouti et à la frontière éthiopienne, on trouve l’extraordinaire lac Abbé, un lac salé aux paysages fantastiques.
Le lac est connu pour ses cheminées de calcaire qui peuvent atteindre jusqu’à 50 mètres de haut et desquelles s’échappe de la fumée.

Petite anecdote, le lac est renommé pour ses flamands roses qui s’y promènent à l’aube et a également servi au tournage du film “La planète des singes“.

Le terrain est difficile d’accès et il faut bien prévoir 2 jours (avec guide) pour cette excursion au départ de Djibouti.

En plus des paysages magnifiques, les habitants de Djibouti sont d’une sympathie à toute épreuve. Dès qu’ils voient des Français, ils saluent ou crient des “Vive la France” a tout va. Cependant, il est délicat de les prendre en photo, ils deviennent agressifs et demandent de les supprimer sur le champ.
Les femmes portent des tenues très colorées et sont voilées. En tant que femme, j’ai dû me couvrir les jambes et les épaules quand je sortais, afin de m’adapter à leur mœurs.

L’humanitaire avec Caritas

La fille de mon parrain chez qui nous résidions, travaillait pour une association du nom de Caritas.
L’association a été fondée en janvier 1978 par l’évêque de Djibouti, Mgr Bernardin Hoffman. Depuis des dizaines d’années maintenant, Caritas aide les habitants dont 79,4% vivent sous le seuil de pauvreté relative et 41,9% sous le seuil de pauvreté absolue. L’espérance de vie des locaux est estimée à 62 ans environ. Une autre faille qu’essaye de combler Caritas, c’est l’accès à l’éducation. Les écoles djiboutiennes sont quasiment toutes payantes, et les familles n’ont pas l’argent pour financer leurs enfants (la moyenne Djiboutienne est à moins de quatre années de scolarité).

Les bénévoles tiennent donc des classes pour les enfants qui s’y présentent. Ils doivent redoubler d’effort parce que les enfants ne sont pas obligés d’aller à l’école et que le taux d’absentéisme est très élevé.

Au sein de l’association, j’ai pu rencontrer les habitants de ville, m’occuper de leurs enfants et aider à la rationalisation des repas, principalement composés de riz.

Durant une après-midi, nous sommes allées rencontrer des femmes yéménites réfugiées, chez elles, afin de faire un point sur les informations que nous avions les concernant elles ainsi que leurs familles afin d’adapter l’aide à leur apporter. Ces informations sont doublement vérifiées grâce à des documents de l’ONU. Il faut savoir que les pays voisins comme l’Ethiopie et la Somalie ont amenés un flux de plus de 20 000 réfugiés à Djibouti.

Au point de rendez-vous, nous avons retrouvées deux femmes, complètement voilées. Elles nous ont serré la main et nous les avons suivies dans les ruelles sales de Djibouti.
Arrivées chez elles, nous n’étions qu’entre femmes. Nous avons ôté nos chaussures et elles se sont dévoilées.
Elles ont été très accueillantes et nous ont obligé à accepter les boissons qu’elles nous offraient.

Vous l’avez donc compris, Djibouti regorge de trésors, d’histoire et de paysages sublimes et ce voyage aura été un des plus riches que j’aurai réalisé.

J’espère que cet article vous a plu, et je vous dis à très vite !

 

Victoire F-L.