À l’origine, le tatouage était un signe d’appartenance à un peuple. Popularisé par les populations marginales durant le XXI ème siècle, il est aujourd’hui devenu plus esthétique et touche beaucoup plus de monde. En France, une personne sur dix serait tatouée.

Retour rapide sur l’histoire du tatouage !

De l’expression d’une culture ou d’un statut social…

Nombreuses sont les civilisations ayant utilisé l’art du tatouage comme signe distinctif envers une culture ou un statut social définit.

À l’époque de la préhistoire, les premiers tatouages sont apparus. Par la découverte d’un corps momifié d’un chasseur néolithique dans un bloc de glace, datant de -5300 av.J.C, on a pu découvrir sur son corps des tatouages pratiqués dans un but médical et avait une fonction thérapeutique, car ils étaient situés au niveau des articulations et pouvaient donc avoir un effet sur l’arthrose.

Il y a 2 200 ans, les romains ont hérité du tatouage par le biais des grecs, et ont utilisé cet art comme fonction punitive. Pour montrer le statut d’esclaves, ceux-ci étaient marqués par la première lettre du nom de famille placée entre les deux yeux. Une marque distinctive de leur statut social.

Les polynésiens en revanche, utilisent depuis toujours l’art du tatouage pour marquer l’appartenance à une communauté tribale, une famille ou un rang social. Mais les tatouages étaient également utilisés pour protéger l’homme et le défendre des influences maléfiques. Une culture qui n’a cessé de se développer au fil des années et qui est aujourd’hui un incontournable du tatouage : le Maori.

Une réputation sulfureuse

Cependant, le tatouage n’a pas toujours été considéré comme un art. En 1974, lorsque James Cooks ramène un insulaire des mers, à Londres, il est considéré comme un animal de foire et, est exhibé dans les foires et les musées. Le tatouage prend donc une réputation sulfureuse et il est rapidement mis en récit comme la conséquence d’une contrainte physique et d’une action perverse des primitifs. De plus, dans les imaginaires, cette action ne peut être considérée comme volontaire.

Dans les années 30, des criminologues assimilent l’existence des tatouages sur un individu avec l’affiliation au milieu du crime. Certains scientifiques de l’époque ont même dénoncé un caractère sadomasochiste et une preuve d’homosexualité. Ces croyances dureront jusqu’aux années 60.

Deux groupes intéressants à étudier : les criminels et les marins

Au début du XIXème au XXème siècle les tatoués les plus fréquents étaient les marins et les criminels.

La présence de tatouages sur les marins est relativement évidente à cette époque. Leurs contacts réguliers avec d’autres populations, à travers le monde et des cultures différentes font du tatouage un signe de référence. Le tatouage chez les marins peut donc être assimilé à un rituel, l’éloignement crée le besoin de renouer avec un lien de communauté et cette tradition maritime tient aussi du fait que des tatoueurs se sont installés dans les ports, conscients de la clientèle potentielle.

Le tatouage était également un moyen d’avoir des personnes absentes constamment sur soi. Les motifs de l’époque se présentaient souvent par des initiales de femmes ou d’amantes ou encore des visages des proches. L’expression « avoir quelqu’un dans la peau » prenait alors tout son sens.

L’image des femmes se retrouve également sur les tatouages des détenus. Pour les prisonniers, le tatouage possède une signification légèrement différente que celle des marins. De part la privation de liberté, le marquage corporel permet de retrouver quelque chose de personnel, une propriété que les autres n’ont pas à l’identique et également une manière de se ré-approprier sa personne à défaut de pouvoir faire ce que l’on veut. Le corps devient donc une mémoire et une revendication d’exister malgré l’enfermement. La dignité est également revendiquée contre le règlement, et c’est une façon pour ces hommes de conserver une part de libre arbitre, du moins sur eux-mêmes et aussi de prouver aux autres détenus leur courage.

Une marque corporelle très distinctive à l’époque, et donc très compliquée pour les détenus sortant de prison puisque dans la société ils étaient toujours considérés comme criminels et délinquants.

Le tatouage sur les femmes

Dans la même période, il était inconcevable d’être une femme respectable tout en étant tatouée.


La représentation du tatouage féminin était portée par les prostituées, qui très stigmatisées, s’appropriaient le tatouage en signe de dignité et de liberté.

Les femmes tatouées étaient exposées dans des cirques aux côtés des « monstres de la nature » comme la fameuse femme à barbe. La plupart de ces femmes racontaient qu’elles s’étaient faites tatouées sous la contrainte pour répondre aux « bonnes moeurs ».

Betty Broadbent a été la première femme à assumer ses tatouages, elle en comptait plus de 350 sur tous le corps.

A cette époque on peut donc en conclure, que la marque corporelle que laisse le tatouage représentait avant tout un statut social voire même un signe distinctif comme les esclaves. Par ailleurs, lors de la seconde guerre mondiale Hitler a gardé ces « pensées » en tatouant les juifs avec un matricule pour les identifier.

La fin du stigmate associé au tatouage !

Depuis une quinzaine d’années, le tatouage est peu à peu sorti de l’ombre et devient progressivement un phénomène de société à part entière. Les tatoués sont de plus en plus nombreux et l’image du tatouage tend à évoluer.

Il est aujourd’hui devenu populaire. Presque considéré comme un habillement ou un accessoire.

Selon une étude récente, publiée par le Syndicat national des artistes tatoueurs, sept millions de personnes sont « encrées » par cet art, soit 14% des plus de 18ans.

Partout où nous sommes, nous pouvons voir des personnes tatouées. Les célébrités sportives revêtent leurs tatouages de façon systématique, les mannequins en font un avantage et les jeunes une expression de personnalité.

Un phénomène de mode, qui s’accroit de plus en plus notamment par le biais des nombreuses conventions sur ce thème.

Cependant, une problématique se pose toujours : le tatouage dans le milieu du travail.


Même si aujourd’hui, cet art s’est largement démocratisé, il faut t
out de même faire attention dans le contexte du travail. En effet, nombre d’employeurs ne cautionnent pas cette marque corporelle et cela peut jouer en votre défaveur. Même si la loi stipule que « nul ne peut être refusé à l’embauche, en raison de son apparence physique » cela est difficile à prouver si vous n’obtenez pas le poste.

Il y a donc nécessité de trouver le secteur d’activité idéal pour vos tatouages qui pourraient être visibles. Certains secteurs ont une image assez fermée des tatouages, les secteurs de la banque ou même du luxe exigent une tenue soignée, il est donc nécessaire de le cacher un maximum pour éviter tout problème.

Certains secteurs d’activités ont évolué en matière du port du tatouage depuis quelques années, le métier de militaire ou de gendarme par exemple ne nécessite plus dans la plupart des cas, de cacher son tatouage. Il faut donc faire attention au secteur d’activités pour lesquels vous travaillez afin d’éviter tout problème.

Le tatouage a donc bien évolué en se démocratisant, mais reste toujours un sujet tabou pour certaines personnes.