Avez-vous déjà entendu parler du harcèlement scolaire, cette chose si abstraite dont on parle si peu ? Moi, je l’ai vécu et je tenais à témoigner. Ajouter une petite pierre à l’édifice de la lutte contre ce truc qui n’a pas réellement de forme précise.

J’étais nouvelle élève dans mon lycée, je n’avais rien de spécial. J’étais comme vous. Normale quoi… Ce garçon n’avait à première vue aucune raison de me faire peur. Il était même plutôt gentil… enfin au début. Mais il jeta son dévolu sur moi comme un animal sur proie, il ne me lâcha plus. Mon calvaire commença.

Un an et demi de silence

J’avais été la cible de beaucoup de moqueries et d’humiliation de sa part dès mon arrivée. Ça faisait évidemment beaucoup rire les autres, ils prenaient ça comme des « blagues ». J’étais nouvelle,  je voulais m’intégrer. Je n’ai par conséquent rien dit. J’ai donc subi pendant une année scolaire des humiliations perpétuelles.

Les vacances d’été arrivent, je me dis que je vais donc pouvoir respirer un peu. Mais les vacances passèrent bien vite. Vient donc la rentrée. J’étais stressée mon Dieu ! Nous redoublions tous les deux. Le verdict tombe, nous étions dans la même classe. Ça a évidemment recommencé de plus belle.

Quand j’ouvrais la bouche pour participer en classe, il m‘humiliait. Quand je parlais avec mes copines, il m’humiliait. Quand je passais devant lui, il m’insultait. Quand je rétorquais, il me frappait…

J’ai arrêté de me défendre le jour où il m’a frappé tellement fort que mon bras n’a plus bougé pendant une semaine.

La descente aux enfers

Imaginez-vous subir cela pendant un an et demi TOUS les jours ! J’étais adolescente donc je ne voulais bien évidemment pas que mes parents soient au courant. Je voulais me débrouiller toute seule en somme. Notamment en pleine construction de personnalité, votre estime de vous-même n’est pas très très haute. Surtout lorsque vous avez le droit toute la journée à : « T’es conne, tu n’arriveras à rien. Tu es une grosse merde ! » J’avais donc une confiance en moi proche de zéro. Je ne m’en sortais plus mais je me mentais à moi-même. Et c’est à ce moment-là qu’on dit « bonjour chère dépression. »

Je me suis petit à petit isolée de toutes les personnes qui auraient pu m’aider. Je ne parlais presque plus à mes parents, je ne voyais plus mes amis. Et je ne mangeais plus. Résultat : 40kg, 1m77.

Une pente abrupte à remonter

Un jour, j’ai eu LE déclic. Des idées noires passaient dans ma tête. Je regardais par la fenêtre en direction du sol en me disant : ça serait probablement plus simple… Mais j’ai pensé à mes parents, mes frères, ma famille et mes amis. Et je me suis dit que je serais tellement égoïste de leur faire autant de mal.

Décision prise. J’ai enfin parlé avec mes parents. Jusque dans les moindre détails (que je vous ai épargnés). Et après deux longues années de consultations chez le psy avec des rechutes bien évidemment, j’ai réussi à m’en sortir, à redevenir la jeune femme que j’étais entrain de devenir.

Le danger du tabou sur le harcèlement scolaire

Malheureusement, ça arrive qu’un personne victime de harcèlement scolaire n’arrive pas à se relever. C’est pour cela que je vous en parle. Je témoigne aussi pour vos frères et vos sœurs afin que ça ne leur arrive pas.

Il n’y a pas assez de prévention sur le harcèlement scolaire. Le sujet est donc encore tabou dans beaucoup d’établissements. Mon lycée n’a toujours pas instauré une réunion préventive sur le sujet. Cinq années ont passé depuis…

Ainsi il est nécessaire pour les enfants, adolescents d’avoir des renseignements sur le harcèlement.

Il est important de leur apprendre, tout s’apprend.

Sinon comment feront-ils pour différencier blague et harcèlement ? Comment sauront-ils réagir face au harceleur ou au harcèlement d’un autre élève ?

 

Il faut en parler. Que ce soit les écoles, les parents ou les élèves. Il faut en parler !

N° VERT « NON AU HARCÈLEMENT» : 3020
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h (sauf les jours fériés)